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Le e-commerce à l’heure du Covid19 : service d’utilité publique ?

(Photo Le DL/ Mona BLANCHET)

Encore décrié il y a à peine quelques mois à l’occasion du Black Friday, le e-commerce est aujourd’hui une aide précieuse pour nombre de personnes. Avec la propagation de l’épidémie du virus Covid-19, le confinement a été décrété par le gouvernement il y a quelques jours. Il suit la fermeture de tous les commerces non essentiels.

Certes, les magasins alimentaires sont toujours ouverts et régulièrement approvisionnés, mais pour certains, se déplacer jusqu’à ces points de vente présente un risque. Pas d’autres solutions alors que de commander en ligne ! Et les enseignes font face à une très forte hausse de leurs ventes e-commerce et doivent prendre des décisions en conséquence. Les denrées alimentaires ne sont en effet par les seules à être fortement demandées en ce moment.

En effet, pour pouvoir télétravailler, comme le gouvernement le recommande, l’équipement informatique devient plus que nécessaire. Dans un article de Ecommercemag, le groupe Fnac Darty témoigne ainsi de volumes multipliés par trois sur ce segment ! Le parascolaire a également vu ses ventes exploser, avec livres, audio, vidéo, devenus vitaux pour les parents enfermés avec leurs enfants à la maison. Les stocks des points de vente physiques sont donc basculés sur le canal e-commerce pour faire face à cette hausse. Amazon se prépare lui aussi à faire face au boom des commandes en ligne et a annoncé dans un communiqué, lundi dernier, qu’il allait recruter 100 000 personnes supplémentaires, à temps plein ou partiel, pour ses entrepôts et ses livraisons aux Etats-Unis. « Nous savons combien de personnes ont perdu ou vont perdre leur emploi dans des secteurs comme la restauration, le tourisme ou les voyages à cause de cette crise », indique le communiqué. « Nous voulons que ces personnes sachent qu’elles sont les bienvenues dans nos équipes jusqu’au retour à la normale et au moment où leurs employeurs passés pourront les reprendre ». Même si la situation des salariés est très différente aux Etats-Unis, le e-commerce et la supply chain peuvent donc aussi être un gisement d’emploi à très court terme pour des personnes précarisées par cette pandémie.

Il y a cependant une problématique : comme il s’agit d’une contagion, chacun doit se protéger et protéger les autres en respectant des « mesures barrières » rigoureuses, que l’on soit livreur, préparateur de commande ou particulier qui réceptionne sa commande. Or, à l’heure où même les soignants manquent d’équipements adéquats, tout le monde n’est pas équipé, ni en masque, ni en gant, ni en gel hydroalcoolique… Les acteurs du transport et de la logistique, par le biais de leurs associations professionnelles (FNTR, Otre, Union TLF), en appellent alors aux pouvoirs publics pour « mettre en place toutes les mesures possibles d’accompagnement pour faciliter le travail des transporteurs, notamment des conducteurs, et des logisticiens », en les dotant « prioritairement de gel hydroalcoolique ainsi que des gants ». La présidente de la Commission européenne l’a rappelé : « la libre circulation des biens est primordiale pour maintenir la disponibilité pour tous des marchandises ». Pour que le e-commerce fonctionne correctement et rende le service que l’on attend de lui dans cette période compliquée il est donc indispensable que l’ensemble des salariés de la chaîne logistique aient les moyens de travailler en toute sécurité.