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Respectons nos livreurs !

Un livreur sur une moto portant un masque

Pendant la crise de la Covid19, tout le monde a reconnu l’importance du secteur du transport et de la logistique, et au-delà, d’un e-commerce performant. Cela a même été l’occasion de mettre en lumière des professions que l’on est habitués à oublier, tellement leur métier nous semble une évidence.

Les livreurs à domicile, et en particulier ceux travaillant pour des plates-formes, sont ainsi devenus pour certains le seul lien avec l’extérieur, leur seule possibilité de faire des courses. Pourtant, qu’en est-il de leurs conditions de travail ?

Une récente étude de l’IFSTTAR (Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l’Aménagement et des Réseaux), notamment présentée lors d’une conférence de la Digital SITL 2020, montrait la vie de ces hommes et femmes sous un jour peu flatteur. Menée auprès de livreurs de l’Est parisien travaillant pour les plates-formes de type Deliveroo ou Ubereats, l’enquête établit en effet que 26% d’entre eux utilisent les transports en commun pour livrer les commandes et 16% des Velib. Seuls 14% d’entre eux sont français, et que 74% d’entre eux aimeraient un CDI, plutôt que de travailler avec le statut d’autoentrepreneurs…

D’autres éléments marquants sont à relever dans cette étude.

En 2016, la majorité était des actifs complétant leur revenu de salarié par une activité de livreur (40%), suivis par les étudiants (environ 38%), puis par les livreurs à plein temps (environ 22%). En 2020, les livreurs à plein temps représentent plus de 75% de la profession, les actifs n’étant plus que d’environ 18% et les étudiants bien moins de 10%. On peut en conclure qu’il y a une professionnalisation du métier…
Une professionnalisation qui exige donc que l’on se penche plus avant sur le modèle social en vigueur. Car, autre chiffre fourni par l’IFSTTAR, 29% ont déjà eu un accident, 79% pensent qu’il y a une forte insécurité routière, mais 76% ne s’arrêtent pas au feu rouge d’un carrefour parisien reconnu dangereux, sans doute pour aller plus vite et faire plus de livraisons pour espérer avoir un revenu décent à la fin du mois…

Sans remettre en question le fonctionnement des plates-formes, il est temps que ce métier soit reconnu comme tel et d’inventer un modèle plus protecteur pour ces travailleurs indépendants. N’oublions pas que le livreur est le dernier représentant de la marque que le client voit…

Cliquez ici pour voir l’étude.